Mal aimé, critiqué un bon nombre de fois, Assassin’s Creed Unity est pour beaucoup (fans ou non) un torchon sale dans la licence de nos assassins préférés. Il serait clairement naïf de dire que ces critiques n’étaient pas légitimes mais je pense pouvoir dire aujourd’hui que beaucoup ont participé au bashing de Unity par principe et/ou effet de mode sans même creuser un peu plus.

Je dois dire que je comprends parfaitement les gens qui se sont sentis floués et auraient trouvé normal d’avoir un tube de vaseline offert avec le jeu dès sa sortie. Sur ce point on ne peut que trop (et jamais assez) dénoncer tous ces jeux d’aujourd’hui qui sortent en kit. Il faut dire qu’en 2016 on est quand même déjà très loin de l’époque du « Assieds-toi et joue » puisqu’il faut prendre en compte toutes les étapes obligatoires par lesquelles nous passons une fois le jeu déballé. Je ne reviendrai pas sur ce cas général de façon plus précise, l’ayant déjà fait ici : Oldies, Goodies ?. Mais je me devais d’y faire allusion pour expliquer combien il peut être décevant en plus de tout cela d’enfin jouer à son jeu et se rendre compte que celui-ci n’a pas été livré avec tous les éléments qu’il se doit de comporter et surtout avec de nombreuses pièces défectueuses.

Le 13/11/2014 jour de plaintes

J’ai moi même reçu mon édition collector d’Assassin’s Creed Unity le jour de sa sortie (je vous ai même fait une petite vidéo unboxing ici), une édition ayant plus que ravi mon petit coeur de collectionneuse habituée à la précommande de collectors de la licence depuis que mon corps me force à subir une opération/hospitalisation merdique à cette date environ tous les 2 ans (un peu comme une tradition du coup). Mais le destin a fait que je n’ai pas joué à Unity avant août 2015 ayant dans un premier temps crâmé ma PS4 avant même de lancer le jeu pour finalement la voir remplacée en avril et avoir récupéré le jeu à mon retour en France au début de l’été.

Malgré cela, j’ai évidemment suivi les aventures des joueurs qui, eux, s’étaient jetés sur leur console/PC une fois rentré à la maison pour sortir leur lâme fantôme et aller assassiner quelques vils ennemis. Et c’est là que j’ai pu lire un peu partout toute la déception qu’avaient causé leurs premières heures de jeu. Déception qui n’a fait que grandir plus ils arpentaient les rues de Paris, allant même jusqu’à causer des ragequit purs et simples devant tant de foutage de gueule. Parce que oui, quand on te vend un jeu du type Assassin’s Creed (on rappelle que la licence réunit quand même des milions de fans) et que tout ce que tu trouves en face de toi sont des bugs de texture plus que dérangeants -visuels et physiques puisque certains te bloquaient complètement forçant la fermeture directe de l’application-, des plantages récurrents, soucis de fluidités et autres incohérences de gameplay : tu as largement le droit d’être en rogne.

Maman patche moi s’il te plait je suis pas beau

Evidemment pour faire face à ça pas moins de 5 patchs ont été déployés à ce jour dont une bonne grosse maj mise en place le 25/11 comprenant pas moins de 300 correctifs… Les messages de haine se multiplient, même les tentatives de sauvetage d’Ubi sont critiquées, jamais assez complètes, trop lourdes; bref ça ne va pas du tout et le fameux credo assassin semble se transformer en « Rien est vrai, tout est bugué ».

Les armes des joueurs disparaissent, les trophées ne se débloquent pas, certains perdent leur avancée dans le jeu sur quelques énigmes ou missions précises et parfois même à coup de sauvegardes entières corrompues, certains achats sont perdus, sans compter tous les problèmes esthétiques : y’a le feu sur les réseaux sociaux et j’avoue que lire tout cela à droite et à gauche me fait un peu flipper. Je pense à mon petit Arno resté au chaud dans sa boîte, sûrement en train de mettre sa propre tête dans la guillotine…

Mais alors comment l’aimer ? C’est triste à dire mais il n’y avait que deux solutions : soit ne pas y avoir joué avant la sortie de tous les patchs et vouloir le découvrir sans se focaliser sur les impressions passées des autres joueurs comme moi, soit en décidant malgré tout de le relancer et de lui redonner une chance (comme mon ami Ky0tenshi l’a fait et en parle juste dans son Backlog#1).

Assassin’s Creed, licence du coeur

Pour mieux vous expliquer mon ressenti, il vaut mieux que je vous parle de mes débuts en tant qu’Assassin. Le jour où Ubisoft m’a fait tomber amoureuse.

J’ai découvert Assassin’s Creed avec le deuxième opus, ne possédant pas la console adéquat à la sortie du premier. Et ce souvenir fait partie des meilleurs souvenirs de joueuse que j’ai. Je me revois à Noël chez maman, recevant une PS3, ce qui était déjà largement suffisant pour me voir sourire bêtement toute la soirée, avec donc Assassin’s Creed II. J’avais demandé ce jeu car le contexte me semblait juste complètement exceptionnel et clairement dans la veine de ce qui me fait frissonner de plaisir. Je n’ai pas été déçue. Dès que possible je suis descendue dans la pièce de jeu avec mon cousin et ai installé la bête, camouflée sous un plaid j’ai directement entrepris ma conquête de Rome. J’ai fait une bonne partie du jeu ce soir là, complètement passionnée par l’histoire, le vécu des personnages, le charisme d’Ezio Auditore da Firenze, les graphismes, l’OST, la rénovation de Monteriggoni, la balade à cheval entre 3 des plus belles villes d’Italie et autres lieux incroyablement chouettes… Absolument chaque particule du jeu s’imprégnait en moi et me retournait complètement, j’étais clairement sous le charme.

Je n’ai détesté aucun opus, moins aimé : oui, vraiment. En même temps, il était extrêmement difficile d’égaler ACII dans ce qu’il m’avait fait ressentir. Je vous parle ici en terme de paliers, je n’aborde donc pas Brotherhood et Revelations volontairement, puisqu’ils sont pour moi comme des « add-ons » du deuxième épisode. En soi je me permettrai juste de dire que je les ai adoré puisque dans la même veine que leur grand frère évidemment. Donc quand je dis « paliers » je sépare chaque AC par le changement de personnage.

Le 3ème épisode, je me suis empressée d’aller le chercher en sortant de l’hôpital, je m’y suis accrochée un peu comme on s’accroche à un bout de planche flottant perdu en pleine mer. J’étais pleine d’espoir, d’amour et puis de douleur aussi il faut le dire. Les premières heures ont d’ailleurs été laborieuses, je ne pouvais pas vraiment me tenir assise et me retrouvais donc dans une position des plus inconfortables mais peu importe, je voulais juste m’évader et kiffer ! Et.. Ben je n’ai pas kiffé longtemps justement. L’époque faisait pourtant tellement mouche pour moi mais Connor ne faisait pas le poids face à Ezio (sans parler du fait qu’ils le fassent passer après Haytham qui, bien qu’il soit du mauvais côté du blason, en imposait carrément beaucoup). Et même quand j’essayais de ne pas me gâcher l’expérience à trop comparer avec l’opus précédent je ne pouvais m’empêcher de le trouver vide, effacé, trop peu affirmé et du coup je n’arrivais ni à m’y attacher ni à me projeter à sa place.

Ajoutez à ça une ou deux missions insupportables où je restais bloquée parce que son déplacement sur le champ de bataille par exemple était complètement scripté donc c’était la mort assurée si vous dépassiez les 2 cm de limite invisible, et vous avez une Caro qui ragequit bien avant l’heure. Le jour où j’ai voulu le reprendre on m’a spoilé la fin, j’étais dégoutée non seulement du fait de savoir mais surtout du contenu du spoil, c’était trop pour moi je ne l’ai pas fini.

Est venu Black Flag avec Edward Kenway, sa barbe de trois jour et sa bonne odeur de rhum ambré dégusté sur une plage de sable fin en pleines tropiques. Même scénario de ma vie : opération, sortie d’hôpital, passage chez Microglagla encore stone pour mon collector, come back à la maison un sourire fatigué aux lèvres à la fois à cause du trop plein de morphine mais aussi par crainte d’une déception toute aussi grande que pour ACIII. J’ai eu le jeu avant d’avoir la console (eh oui, vous vous souvenez ? Il était disponible dans les bacs alors notre jolie PlayStation biseautée n’arrivait que 7 jours après) j’ai donc joué à « Attache-moi à la corde de mon mât » avec Edward pendant une semaine avant de savoir ce qu’il valait. Il m’a brûlé les rétines, mais genre de beauté. C’était absolument incroyable, j’avais l’impression de sentir l’eau chauffée par le soleil entourer mes petits pieds. C’était une impression des plus agréables quand on se retrouve de nouveau clouée au lit ne pouvant quasiment pas bouger.

Comme d’habitude, le contexte me plaisait énormément, les lieux aussi (voire plus, franchement il était juste irréellement magnifique), je retrouvais de nouveau un personnage qui avait de la gueule et puis, Edward se retrouve Assassin malgré lui, une façon très originale d’apporter la chose. Mais je me faisais difficilement à l’idée de [SPOIL] ne plus voir Desmond suite à sa mort tragique dans l’épisode précédent.[FIN DU SPOIL] et puis j’étais clairement une belle daube dans la conduite de bateau – et surtout dans le fait d’attaquer/se défendre lors de batailles navales. C’est le seul point qui m’a freinée dans mon amour pour cet épisode, les batailles navales. Je les trouvais tellement difficiles à manier et pourtant si belles à déclencher. Sans parler que je n’avais absolument pas la logique requise pour améliorer au mieux mon bateau. Je compte bien le finir un jour, un jour où j’aurai le temps et où la vie ne me donnera qu’une envie : reprendre la route des Caraïbes.

Et Unity alors ?!

Oui parce que bon, c’est quand même le sujet de base, même si cet article s’est vite transformé en dossier plus ou moins complet sur la licence phare qu’est Assassin’s Creed (à mi chemin avec une lettre d’amour aussi finalement je dirais). Unity donc, que j’ai commencé 10 mois après sa sortie, n’était pas exempt de défauts. J’ai réussi à me lancer dans l’aventure en mettant toutes anecdotes passées de côté et en ne prenant purement et simplement que le contenu que j’avais à ma disposition le jour où j’insérais le disque dans ma PlayStation 4.

Je l’ai lancé et… N’ai pu m’arrêter avant d’en avoir terminé l’histoire. Oui car, comme dans tous les jeux que je fais, c’est l’histoire qui m’intéresse et non pas le fait de finir le jeu à 100% en récupérant tous les collectibles et déverrouillant tous les trophées (j’en parle d’ailleurs un peu ici Easier, Better, Faster, Stronger si vous voulez plus d’infos sur ce côté « l’histoire d’abord »). Donc, le jeu à peine lancé j’étais déjà largement imprégnée par l’histoire, conquise par la présence d’Elise, ravie de voir que le système Monteriggionien se retrouvait un peu dans la rénovation du pub Parisien, et amoureuse de ce vieux Paris extrêmement réaliste. Et il me semble carrément juste d’illustrer ce dernier point par le travail qu’avait fait @damienhypolite sur son tumblr Tidamz visant à intégrer les scènes de ACU dans le Paris d’aujourd’hui – ou l’inverse, à vous de voir.

En plus des détails cités ci-dessus j’ai fait partie des gens qui ont vu un réel intérêt dans les missions Helix faisant partie du scénario, celles qui te faisaient visiter Paris, toujours, mais à une époque encore différente de celle qui était utilisé pour l’histoire. Je suis d’ailleurs un peu triste que ce filon n’ait pas été plus exploité et même abandonné dans l’opus d’après (Syndicate). Pour moi, l’un des points forts d’AC est de nous faire voyager à la fois au niveau des environnements mais aussi au niveau des époques, ces points Helix tombaient donc parfaitement bien d’autant qu’ils se situaient géographiquement au même endroit que la trame principale ce qui permettait de se prendre en pleine figure un changement radical et une constante comparaison des plus intéressante !

Comme le dit Kyo dans son article, Ubi prend le pari aussi de nous faire incarner le héros enfant et nous permet ainsi de ressentir un plus fort attachement pour le personnage, nous donnant l’impression de le connaître plus profondément, de comprendre comment et pourquoi il est devenu l’homme que nous incarnons des années plus tard. J’ai cru voir en Arno un retour vers un personnage comme Ezio, en cela je m’étais largement trompée. Il est vrai qu’Arno n’a pas la fougue de ce dernier et il est malheureusement vrai effectivement qu’il parait vide de personnalité quelques fois mais il a aussi réussi à me faire rire par moments et j’ai tendance à penser que cette baisse générale d’interventions du personnage existe peut-être dans le but de nous laisser plus de liberté quant à l’identification possible entre le joueur et le personnage.

Pour les points négatifs non évoqués plus haut, je me souviens avoir râlé de nouveau plusieurs fois sur 2 points négatifs récurrents dans les derniers Assassin’s Creed. Le premier : la course. Arno est un vrai speedy gonzales… Il ne me laisse même pas le temps d’analyser l’environnement qui nous entoure qu’il est déjà en train d’essayer d’escalader un chariot, un bout de porte ou je ne sais quoi d’accrochable. Le genre de choses qui peut vite devenir très agaçante, déjà de manière générale, encore plus en pleine course poursuite et surtout quand ce genre de manipulation hasardeuse et involontaire entraine ta mort. D’autant que cela fait déjà plusieurs épisodes que cela ne fait qu’empirer.. Le deuxième point : les collectibles. Ils sont beaucoup trop envahissants, d’autant plus que je ne suis pas là pour faire le jeu à 100% donc il y a de fortes chances qu’à moins que ledit collectible se trouve sur ma route : je ne le ramasse pas. La map en devient illisible ce qui participe au côté désagréable de la chose. Pour le reste j’ai effectivement encore eu quelques bugs de textures et autres problèmes de fluidité mais jamais rien qui m’ait sortie de ma transe Assassin’s Creedienne ou m’ait énervée comme l’a fait Syndicate il y a peu avec une désynchronisation continue

Bref, je vous disais que depuis Assassin’s Creed II aucun AC ne m’avait fait rêver comme ça ? Eh bien Unity ne l’égale certainement pas (le level est beaucoup trop haut en même temps) mais il est celui qui s’en est le plus approché et le premier AC depuis le deuxième opus à me pousser à le faire d’une traite et me mettre plein de petites étoiles dans les yeux.

Alors je sais qu’on est pas tous pareils et encore une fois je comprends tous les gens qui ont râlé (sauf ceux qui ont gueulé comme des moutons sans tester), qui n’ont pas voulu aller plus loin, etc. Je les comprends et ils ont raison au fond puisqu’ils n’étaient pas satisfaits et il y avait de quoi ne pas l’être ! Mais ceci est mon ôde à l’amour, le pourquoi du comment je pense qu’Assassin’s Creed Unity vaut le coup, au moins aujourd’hui de se pencher plus sérieusement sur son cas, pourquoi je le referai avec grand plaisir et pourquoi justement il se retrouve en deuxième position de mon top AC préféré juste derrière la perle qu’est ACII.

Alors Ubisoft, s’il te plait, si tu me lis : prends le temps de développer ton prochain gros Assassin’s Creed, fais-nous languir, laisse-nous ressentir le manque, l’envie pressante de vouloir réincarner un assassin dans un opus complet et hallucinant, remémore-nous l’époque glorieuse d’un Assassin’s Creed qui fermait les gueules en plus de les casser.. Ecoute-nous et gère. Parce que je te laisserai pas tomber, alors fais de même !

Signé : une Assassin dans l’âme.

PS : Et puisque j’ai fini par parler de la licence de manière générale, je me fendrai juste d’un PS rapide pour évoquer plusieurs petites choses. Libération par exemple, que j’ai eu à sa sortie sur Vita mais, incapable de me mettre à fond dedans sur un aussi petit écran, j’ai vite laissé tomber. Je compte bien me faire l’épisode incessamment sous peu sur PS3. Par la même occasion j’en profiterai pour enfin me faire Rogue qui a l’air absolument génial (mais need m’améliorer au niveau nautique avant…). Depuis j’ai aussi effectivement fait Assassin’s Creed premier du nom mais je préfère ne pas le commenter étant donné que, l’ayant fait juste après le 2 je ne l’ai pas du tout apprécié à sa juste valeur le côté répétitif et trop lent étant beaucoup trop mis en avant par la comparaison directe. Et j’ai effectivement joué à AC China (en replay sur ma chaîne Youtube d’ailleurs) ce premier épisode d’une trilogie d’AC en plateforme que j’ai trouvé somptueux et très agréable à jouer mais en aucun cas évidemment comparable à un épisode général. Pour ce qui est de Syndicate, je n’en parlerai pas plus tant que je ne l’aurai pas fait en entier !

Voilà, des bisous à vous, chers lecteurs qui êtes allés jusqu’au bout de ce long papier