Coup de foudre sauvage…

Ma révélation de l’année tient maintenant en 4 petits mots. Qui, à peine l’expérience terminée, sonnent incroyablement doux à mon oreille. Je n’ai qu’une seule envie : m’y replonger, encore et encore. Pour le plaisir des yeux, des doigts, des méninges et du coeur. Je reviens donc finalement après (je pense pouvoir dire plusieurs) mois d’absence vous parler d’un jeu, un bijou : The Wolf Among Us.

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Vous reprendrez bien un peu de whisky?

Oh, juste un doigt. Et vos doigts, vous en aurez besoin ! Car The Wolf Among Us est l’un des nombreux (mais souvent majestueux) point and click de TellTale. Présenté sous une forme habituellement épisodique (5 épisodes, disponibles en VOSTFR sur PC/Mac/PS4/XboxOne/PS3/X360 – vous n’avez aucune excuse pour ne pas le faire) et dont le premier épisode est arrivé sur nos consoles et ordinateurs en 2013. Mais comme j’ai très souvent un train complet + 2/3 wagons de retard, je ne m’y suis mise qu’aujourd’hui, 2 ans plus tard donc.

Il faut dire que j’y ai été nettement encouragée par les promotions du PlayStation Store passant ce petit bijou à 12,50€, de quoi réjouir mon coeur malade qui ne demandait qu’à s’évader pendant quelques heures.

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Cause I am a champion and you’re gonna hear me ROAR

Mais quid de l’histoire ? Que raconte ce jeu ? Dis-nous en plus Sherlock ! Eh bien, comme son nom l’indique (et je vous assure qu’il ne faut pas BAC+5 en anglais pour le comprendre) l’histoire se base principalement sur le profil mystérieux et non moins attachant d’un loup, héhé. Ca vous en bouche un coin hein ?

Pour être plus précise, TWAU raconte comment les Fables, ces personnages que nous trouvons dans tous les comtes qui nous entourent depuis notre plus tendre enfance, ont vécu l’Exode depuis leurs Royaumes originaux, oppressés par un Tyran du nom d’Adversary pour venir s’installer dans le monde réel, le nôtre. Mais surtout comment ceux-ci s’adaptent au monde des Communs (les êtres humains « normaux »), comment ils arrivent à vivre parmi nous (donc la partie « Among Us » du titre, oui oui).

Car s’appeler Belle et devoir travailler comme hôtesse d’accueil dans un hôtel peu reluisant pour rembourser un prêt n’est pas si facile mais c’est toujours mieux qu’être La Petite Sirène et finir prostituée dans un club miteux portant pourtant un nom des plus doux : Le Pudding & Pie. Bref, la vie est dure pour nos chers Fables habitués pour la plupart à l’opulence et le confort… Et qui sommes-nous dans tout ça ? LE type badass du coin, le beau gosse à la gueule cassée mais le torse plein de poils et de virilité, le mec que tout le monde craint mais dont tout le monde a besoin : Bigby Wolf, The Big Bad Wolf (ou le Grand Méchant Loup pour les intimes francophones mais on avouera que ça envoie moins le pâté quand même). Shérif de FableTown, sous la direction de la belle Snow White et du rabougri Ichabod Crane (Sleepy Hollow) il vous incombe de protéger la ville et ses habitants des vilains vices que transportent notre monde…

Oh man..

Oh man..

SOS princesses en détresse (mais pas que)

Et la vie de Bigby est loin d’être douce je vous l’assure, à peine avons-nous pris nos fonctions en tant que joueurs avertis que les crimes et les loubards débarquent, de quoi vouloir très vite jouer des griffes avec nos nouveaux amis, mais sans oublier une pointe de diplomatie, nécéssaire quand on se balade avec le lourd titre de Shérif.

Jamais où il faut, jamais assez vite, il est reproché au « gouvernement » des Fables de laisser les plus démunis sans aucune aide ni physique ni financière, ceux-ci n’ont alors d’autres choix que d’accepter des petits jobs crasseux histoire de pouvoir se payer un toit, dans le meilleur des cas. Mais, à moins d’être un bisounours, chacun sait ici ce qu’il incombe quand on se retrouve à côtoyer les mauvaises personnes et jouer avec les mauvaises cartes. Prostitution, violence, menaces, trafic de magie, détournement de fonds, meurtres, le cocktail « bienvenue dans les basfonds du Bronx version petit poney » est bien là et cette ambiance lourde ne vous quittera pas, malgré l’aspect coloré des ruelles que vous empruntez.

T'as un bleu là, et là, et là aussi

T’as un bleu là, et là, et là aussi

True colors are beautiful, like a rainbow

Car la première chose qui vous frappera en lançant The Wolf Among Us n’est pas les poings de Bigby non, mais plutôt la direction artistique du jeu. Un effet old school causé par le contexte (l’histoire se passe en 1986) mêlé à des teintes vives allant du rose fuchsia au vert pomme LSD – sur fond de traits comicsifiés (néologisme de Caro, bonsoir).

Cette magnifique palette de couleurs associée à un design écharpé mais bien dessiné des personnages vous amènera encore plus profondément dans l’immersion de l’univers que propose TWAU, un univers que vous ne voudrez sûrement pas quitter, à moins d’en avoir fini avec les lascars de FableTown.

Donc ne vous laissez pas avoir par ces jolis reflets colorés, ça a l’air sympa comme ça, mais tout le monde veut votre peau, hein.

Et ce ne sont pas ces 3 là qui diront le contraire

Et ce ne sont pas ces 3 là qui diront le contraire

1, 2, 3 : Faites vos choix

Telletale oblige, votre conscience et votre sens des responsabilités est mis à l’épreuve dans The Wolf Among Us. Tuer un tel, épargner un autre, fumer une clope, boire un verre, défendre l’un, inculper l’autre… Le jeu enchaîne les prises de décision plus ou moins futiles et parfois même (souvent d’ailleurs) avec pression.

Car on ne vous laisse pas tergiverser des heures, et quand bien même ma logique est assez acérée, le jeu s’est beaucoup amusé à mettre en doute mes affirmations, donc soyez prévenus… Attention aussi à la réactivité faiblarde des touches dans certaines situations (principalement des joysticks pour les QTE), c’est le seul petit truc qui m’a agacée notamment lors d’une course poursuite, sur PS4 en tout cas l’orientation des joysticks était mal prise en compte, souvent erronée.

Donc réfléchissez bien avant toute décision, mais ne réfléchissez pas trop longtemps, l’horloge tourne.

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[SPOIL] Dans ma logique, le crapaud était en danger imminent et l’autre était déjà mort. Raté…

La surprise à chaque coin de clics

S’il y a une chose que j’ai particulièrement apprécié dans TWAU c’est son scénario inattendu, tant à l’initiale qu’au fil de l’histoire.

Je suis de ce genre de personnes insupportables qui ont tendance à tout voir venir de manière générale, dans un film, un bouquin ou encore un jeu, je suis rarement surprise. J’ai souvent une longueur d’avance sur l’histoire et devine très vite les ficelles des enquêtes ou autres. Et là, je ne m’envoie pas des fleurs, à dire vrai j’aurais largement préféré me passer de ce skill là, car il me gâche très souvent mes expériences.

Mais pour TWAU je me suis réellement creusé les méninges et il m’est relativement souvent arrivé de me dire « je ne sais pas ». Qui est le tueur ?? Je ne sais pas. Quel est le suspect alors ? Aucune idée, je veux tuer tout le monde moi (oups). Que faisons-nous ?? Euh. Une cigarette ? Non ? Bon. Et ça, c’est TRÈS cool, car le jeu m’a amené à monter une enquête complète, m’interroger réellement sur le pourquoi du comment, qui finalement ment, qui est capable de quoi et tout cela sans trop tomber dans les clichés de base. (ex = La nenette s’est fait tuer ? C’est son mec. – comme souvent dans les enquêtes de L.A Noire par exemple).

Et jusqu’à la fin… Jusqu’aux derniers instants je n’étais pas si sûre de moi. Je voulais de façon certaine évincer quelques personnes que je jugeais foncièrement mauvaises mais plusieurs mensonges, sous entendus et doutes persistaient. De quoi voir défiler les crédits avec un sentiment fort et une impression qui ne s’en ira jamais. Sans parler du twist final (j’évite les spoils) qui m’a retourné la tête et pour lequel j’ai eu un réel plaisir à monter ma théorie qui me semble vraiment pas mal du tout et franchement hallucinante – une parallèle de plus capable de remodeler votre vision de cette aventure même après l’avoir terminée, si ça c’est pas beau…

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Ah, ça..

Verdict ?

Comme si j’avais vraiment besoin de l’exprimer clairement, il me semble certain à travers ces lignes que je suis tombée raide dingue de ce jeu (et de Bigby, bon sang. Je veux ce « mec », au risque de me prendre un coup de griffe en s’étirant au réveil), de tout ce qu’il représente tant sur la forme que dans le fond. Et il me tarde d’avoir une confirmation sur la rumeur d’une saison 2, car le twist final mérite une explication claire et parce que je me languis de rejouer les Grand Méchant Loup…

Ahouuuuuuu, je vous laisse avec la BO complètement magistrale du jeu. Personnellement je l’ai dans les oreilles depuis la fin de soirée, et il ne me manque qu’un whisky et des poils sur le torse pour me sentir de nouveau à FableTown <3.

Ps : c’est un réel bonheur de vous retrouver pour un article de ce genre, des bisous.